dimanche 1 avril 2012

La rébellion des petits

C'est à se demander si ce n'est pas un poisson d'avril. La demi-journée d'hier (il reste 3 rencontres à disputer aujourd'hui et une 4e dans dix jours) a livré son lot de surprises, en effet. Ou plutôt, de demi-surprises : la défaite du PSG était dans les cartons tant la qualité de jeu des Parisiens semble s'être évanouie avec l'arrivée des beaux jours - une arrivée coïncidant curieusement avec celle du technicien italien ; au moins cela met-il du piment pour la fin de saison et la lutte pour le titre. Les autres fausses surprises concernent des clubs empêtrés dans une situation anormale compte tenu de leur histoire ou de leur effectif : Auxerre, lanterne rouge, l'OGC Nice et la jeunesse sochalienne moisissent dans les profondeurs du classement et sont tous les trois menacés par une descente à l'étage inférieur. Il reste, certes, du temps pour sceller les sorts et d'autres, sûrement, peuvent craindre la relégation (Caen, Valenciennes, Ajaccio, voire Lorient, battu ce week-end par Evian et dont le calendrier peu clément risque de compromettre l'avenir parmi l'élite) ; mais Auxerrois, Niçois et Sochaliens avaient l'obligation de réagir pour ne pas rester englués en bas de tableau.

Anthony Mounier

Ce fut chose faite. En dépit d'un effectif aux pieds carrés, Auxerre a pris trois points contre un concurrent direct pour le maintien (Valenciennes) ; Nice a renversé Saint-Etienne grâce, notamment, à un Anthony Mounier sur lequel il y aurait beaucoup à écrire (issu, comme Loïc Rémy, du centre de formation de l'OL, il symbolise la faillite du système lyonnais : alors qu'elle tournait à plein régime et qu'elle marchait sur la Ligue 1 et aussi, un peu, sur la Champions League, la machine à gagner lyonnaise a commencé à tousser avec la cession systématique de ses meilleurs jeunes) ; Sochaux, enfin, a mis du temps à se défaire des Brestois, toujours solides à l'extérieur, et c'est une excellente nouvelle pour Martin, Boudebouz, Nogueira, Butin et Bakambu.

Un mot, pour finir et pour inscrire dans le marbre de ce blog deux réflexions.

Il y a souvent, dans tout championnat, des joueurs brillants et fiables, mais que l'on s'empresse de définir comme des stars capables de porter un club plus huppé vers les sommets, qui deviennent internationaux avant de retomber dans l'anonymat ou qui partent précipitamment à l'étranger pour revenir au bout d'un an par une porte dérobée. Ces joueurs-là sont les bons joueurs de club, ceux qui sortent du lot dans un collectif bien huilé, mais à qui on ne devrait pas faire des ponts d'or, faute d'avoir le talent ou la mentalité indispensables pour briller en n'importe quelle circonstance. Il faut accepter l'idée que tous ne sont pas appelés à évoluer au plus haut niveau et qu'il y a une différence de taille et de classe entre Özil et Hazard, d'un côté, et Grougi et Obraniak, de l'autre ; pourtant, Grougi et Obraniak sont vraiment de très bons joueurs de Ligue 1, largement sous-estimés - comme Mounier (encore lui).


La seconde réflexion est une incompréhension totale : Thomas Kahlenberg. Et de me dire que, décidément, il y a des places à prendre dans les cellules de recrutement des clubs professionnels français. Car, malgré d'immenses qualités éprouvées lors de son long bail à Auxerre, le Danois a disparu du radar des clubs français jouant des compétitions européennes cette année. Il a pourtant vécu une expérience décevante en Bundesliga (Wolfsbourg), au point d'être prêté cet hiver à Evian Thonon Gaillard. L'étonnant promu a certainement réalisé (avec Dijon et le recrutement de Gaël Kakuta) le "coup" de l'année. Comme quoi, être une grosse écurie ne présume en rien de votre intelligence, de votre clairvoyance ou de votre connaissance du football.

2 commentaires:

  1. Je suis surprise qu'Evian s'en sorte aussi bien... J'étais persuadée qu'ils redescendraient à peine montés...

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  2. Surtout qu'ils ont fait, pendant l'été suivant leur accession parmi l'élite, ce que tous les promus font, souvent à tort : changer 95 % de l'effectif... Sauf que l'air de la montagne est bon pour les athlètes visiblement !

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