lundi 2 avril 2012

Winner is Losc

Tandis qu'il récidive avec des petites phrases piquantes à l'endroit du corps arbitral, Jean-Michel Aulas semble rendre les armes définitivement avec, en marge de sa nouvelle saillie, une déclaration qui resterait anodine si elle n'était pas fausse : "en toute logique, le titre sera pour Paris ou Montpellier". 

Comment ça, "fausse" ?

Rigolez, chers lecteurs, puisqu'en matière de pronostics, je n'ai jamais fait preuve d'un grand talent. Mais qui m'aime me suive : je vous affirme avec force que ceci est archi-faux puisque le champion couronné le 20 mai sera Lille !

Célébration collective contre Toulouse, hier - Image d'un Lille en confiance et qui tourne à nouveau à plein régime.

Je suis un farouche défenseur du théorème selon lequel il ne sert à rien, pour gagner un titre, d'être devant à l'automne ; ce qui compte est de bien courir la ligne droite printanière - vous savez, le fameux "sprint final". Applicable à la perfection aux courses cyclistes et chevalines, cette loi qui, comme toute bonne loi, aménage des exceptions, l'est tout autant aux pelouses rectangulaires. Le mois de mars est, en effet, celui où les muscles se crispent à cause de l'enjeu, où les surprises déçoivent ou tâtonnent et où les plus ambitieux, qui ont réussi à ne pas se faire distancés au classement, roulent bruyamment, à tombeau ouvert, sur la bande d'arrêt d'urgence.

L'OM s'est longtemps fait le spécialiste de ces finish en trombe : parvenant avec plus ou moins de peine à accrocher une 6e ou 7e place au sortir de l'hiver, le club phocéen devenait irrésistible par la suite et grillait la politesse à ceux dont il ne voyait jusqu'ici que le dos.

Gare aux trajectoires

Cette année, avec trois sorties victorieuses de suite en mars, on tient notre candidat : le champion de France en titre, le LOSC de Rudi Garcia et Eden Hazard. A côté de lui, Montpellier résiste, mais a pour pire défaut d'être régulier, tandis que le PSG commence à patauger, voire à gamberger, et doit gérer le cas Nenê - ce sont peut-être d'infimes vaguelettes par rapport aux remous qui secouent d'ordinaire le club de la capitale en novembre, mais c'est aussi le signe que tout ne tourne pas si bien là-bas.

Les Dogues seront-ils capables de prolonger la série et de subtiliser la couronne promise aux princes du Parc ? A l'instar du vélo ou des chevaux, il faut jeter un oeil sur le parcours pour se faire une idée. Or, à 8 journées de la fin de saison, les Nordistes en ont déjà fini de batailler avec les équipes du top 10, à la double exception notable d'une confrontation directe contre Paris (à Lille, le 29 avril) et Montpellier (à la Mosson, le 12 mai) en mode explication de texte.

Ce n'est pas habituel, mais le ciel du Nord est décidément bien bleu.

(Évidemment, à l'instant où je mets un point final à cet article, So foot me devance et - disons-le - me copie allègrement...)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire