mercredi 27 juin 2012

Laurent Blanc doit partir

Laurent Blanc aura dirigé les Bleus
deux ans durant avec, à son actif,
la "découverte" de Debuchy ou Cabaye.
Je n'ai rien contre Laurent Blanc, mais il DOIT partir. Pourquoi ? Son bilan après deux années passées aux commandes des Bleus n'est pas noir : si on a beaucoup insisté sur le fait que la France était invaincue contre la Suède et l'Espagne depuis une éternité (cela a donc changé depuis ce mois de juin), on a oublié un peu vite que la même France poursuivait une série de 23 matchs sans défaite (et pas contre les moins adroits ; la Mannschaft en témoigne) avant de tomber au soir du 3e match de poule contre Ibrahimovic and co.

Mais Laurent Blanc a fait des choix qui, au vrai, ont concouru en partie à l'échec de cette campagne européenne (bien qu'on tente, à la Fédération de parler de "contrat rempli"). S'il n'est pas responsable, notamment, des écarts de conduite d'un petit minot ou du piéton Malouda, il a à son passif trois lourdes décisions : maintenir Samir Nasri dans le onze de départ alors que le joueur, à qui l'entraîneur de City a fini par ne plus faire confiance, n'a jamais donné le moindre signe d'envie, marchant le plus clair de son temps et ralentissant incroyablement le jeu ; s'obstiner à isoler Karim Benzema alors que le Madrilène, qui essuie nombre de critiques injustes pour avoir déserté la pointe de l'équipe, n'est pas et n'a jamais été un avant centre, qu'il a besoin de toucher des ballons et de participer à la création du jeu ; faire confiance de manière incompréhensible (pour un ancien et prestigieux défenseur central international) à la charnière Mexès-Rami qui a toujours donné plus de motifs d'inquiétude et que de satisfaction, laissant sur le banc ou à la maison des défenseurs bien plus propres a priori (Koscielny, Varane, Sakho).

Il n'y a rien de personnel, au contraire. Laurent Blanc est intelligent, honnête, intègre et il défend ses choix et ses convictions. Mais l'Euro lui a donné tort au-delà de la question de la gestion des hommes ; il doit partir.

vendredi 22 juin 2012

"Les Bleus sont nuls" & autres idées reçues

Je n'ai pas eu beaucoup de temps à consacrer aux matchs de l'Euro, ce qui explique mon inactivité sur ce plan-ci de ma vie. Mais j'entends depuis deux jours des inepties ; alors je prends la plume virtuelle pour rectifier.

Ibrahimovic, star médiatique.
La France a-t-elle été humiliée ? Larqué et son nouveau comparse Balbir n'ont pas cessé de répéter que les Bleus (en blanc) ont été "humiliés" par les Suédois. Le lendemain matin, le mot était repris par tous. C'est exactement là que je vois que le foot est donné en pâture à des personnes qui ont renoncé à toute objectivité et crédibilité. "Humiliés par la Suède" ? Contre le Luxembourg, 5-0, peut-être, mais contre une nation du football que l'on respectait/craignait encore il y a 4 semaines, c'est dur à avaler. La France a flirté avec le néant toute la 2e mi-temps contre un adversaire fier, jouant à 9 derrière ; ni plus ni moins.  Il n'y a pas de honte, pas d'humiliation parce que - l'a-t-on oublié ? - nous ne sommes pas mille fois meilleurs que les héritiers de Brolin et Ingesson.

"KB" aura son moment - contre l'Espagne ou après ?
Benzema a-t-il un problème ? Benzema ne marque pas, "c'est le seul attaquant star à avoir  son compteur but à 0"... Oui, et alors ? Si KB a un souci, il s'appelle peut-être Nasri, qui continue de jouer en marchant avec du scotch au bout des chaussures, ou Blanc, qui s'obstine à le faire jouer seul devant. L'ex-Lyonnais n'a rien à se reprocher. Il rumine, oui, mais c'est un attaquant et ne pas marquer lui pèse inévitablement ; il fait la gueule, ça se comprend. C'est aussi et surtout un garçon qui doit participer à la construction du jeu, qui descend chercher les ballons bas ou, plus souvent, sur les côtés et il erre donc rarement dans la surface de réparation. Et l'on découvre maintenant qu'il manque une pointe et que Giroud devrait l'épauler... ? Cela fait des mois qu'on en parle sur OS.

Le "bus de l'Afrique du sud" en fait vibrer plus d'un encore
We're back to Knysna ? L'Afrique du sud, vous savez : l'histoire du bus qui fit la honte du football national et signa un arrêt de mort relative pour certains tauliers ; l'histoire, aussi, de l'injure jetée à la figure d'un sélectionneur isolé et en une d'un journal torchon. Un autre échange testostéroné a été rapporté par un journaliste de ce quotidien scatophile - tiens tiens. Et le fantôme de Knysna est agité aussitôt - également, il est vrai, dans la bouche de Malouda. Alors qu'il n'y a peut-être rien. Peut-être qu'une explication virile, une plaie ouverte, de la déception, quelques tensions - mais qui n'a jamais vécu ça au sein d'un groupe. Un minimum pour des compétiteurs ambitieux. Entretenir une ambiance dégueulasse doit faire plaisir à certains ; moi, tant que ça reste à ça, ça ne m'effraie pas. 

Les nouveaux invincibles...
On va se faire balayer par l'Espagne ! Je n'en sais rien, mais je n'en suis pas aussi sûr que la majorité. La rencontre a trois clés pour les Bleus : la première, c'est la capacité des milieux de terrain à remporter la guerre du milieu, si tant est qu'ils puissent la gagner ; il faudra tenir, tenir, tenir, être accrocheur et combattif. La deuxième, c'est l'efficacité offensive ; la Roja, comme Barcelone, concède une brochettes d'occasions et nous avons les armes pour les convertir. La troisième (non, ce n'est pas la défense des Bleus - je la cherche encore), c'est Franck Ribéry ; il est devenu le patron de cette équipe qui se cherche encore et j'aime ça. Tout dépendra de lui samedi. Vas-y Francky, c'est bon !

jeudi 21 juin 2012

Good deeds 2.0


Cette vidéo est la 2e mouture d'un film réalisé dans le cadre d'un concours lancé par Daniel Cates et PartyPoker US en mai 2012. La version originale, mieux aboutie, n'a pas pu être mise en ligne à cause de la violation de droits d'auteur sur les deux musiques utilisées initialement - qui a dit que les droits d'auteur étaient un encouragement à la création ?!

C'est aussi un hommage au film muet, opéré avec les moyens du bord. J'espère que vous apprécierez.

mercredi 6 juin 2012

France (4) - Estonie (0) : mémo

© AFP
Lloris RAS ; Debuchy complet ; Rami inquiétant ; Mexès au secours ; Evra du mieux ; Diarra mouais ; Cabaye intéressant ; Malouda inégal ; Ribéry libéré ; Nasri absent ; Benzema au top.

Bonus - Giroud définitivement précieux ; Koscielny sobre ; Martin appliqué (bis) ; Ménez buteur ; Ben Arfa souriant.

Il y a décidément quelque chose qui se produit avec ces Bleus. Je savoure l'impensable libération de Ribéry aussi intensément que je le maudissais hier. Quant à Benzema, il pèse sur le jeu si lourdement, il n'a pas vraiment d'égal dans l'Histoire des Bleus : buteur et passeur avec la même efficacité, il est définitivement un non avant-centre de classe mondiale ; merci au passage au Special one.

Bémols. Nasri continue de jouer avec le frein, les milieux défensifs ont les chevilles touchées et la défense centrale est nulle. Reste à savoir si, avec de telles armes, la France peut rêver d'un 1er juillet à Kiev. J'en doute un peu, mais je rêve aussi.

mardi 5 juin 2012

Et vous, votre Roland-Garros ?

Je profite des Internationaux de France et d'une date anniversaire pour poster un billet interactif - enfin, pour lancer une invitation à l'interactivité : quel est votre meilleur souvenir de Roland-Garros ?

Mon Roland, c'est Michael (Chang).

5 juin 1989. Un Américain de 17 ans défie Ivan Lendl en huitième de finale. Le n° 1 mondial, qui arrive de Tchécoslovaquie avec, alors, 7 titres de grand chelem à son palmarès dont 3 décrochés porte d'Auteuil, a la cote auprès des bookmakers. Si on ne donne pas cher de la peau du jeune Chang après avoir perdu les deux premiers sets, il renverse la tendance et s'impose 4-6 4-6 6-3 6-3 6-3 avec quelques gestes commandés par l'épuisement, les crampes ou l'insolence ; des gestes qui ont marqué l'Histoire du sport au fer rouge terre battue : du service à la cuillère au bluff qu'il réalise sur la balle de match, l'adolescent aura fait vivre une humiliation à Lendl qui boudera ensuite le tournoi pendant 3 années.

Dans sa - courte - foulée, Michael Chang remportera Roland-Garros, ce qui restera sa seule et unique grande victoire sur le circuit. C'était contre Stefan Edberg, une autre légende, maudite à Paris ; mais c'est déjà un autre match, un autre souvenir.

vendredi 1 juin 2012

He's like the wind

Usain Bolt vient de courir en 9 secondes et 76 centièmes au meeting de Rome, l'un des derniers grands rendez-vous de l’athlétisme avant les JO de Londres ; the place to be pour régler amicalement ses comptes avec les concurrents et mettre les pendules - les chronos - à l'heure.

9''76, ça n'a l'air de rien, surtout pour celui qui détient un record à 9''58 et qui sera le premier homme à descendre sous la barre des 50 centièmes selon les spécialistes.

9''76, ça ne vous dit pas grand chose ? Relisez le premier paragraphe. Quand vous serez arrivés au point, Usain, lui, aura parcouru exactement 100 mètres. Tout simplement.