samedi 8 octobre 2011

On albanais ! On albanais !

La rencontre d'hier soir n'aura donné ni sueurs froides ni grandes émotions ; la faute à un adversaire deux crans en dessous de la moyenne européenne. Elle aura seulement nourri le sentiment du devoir bien accompli. Car si je ne parviens plus vraiment à m'enthousiasmer pour cette équipe de France, il faut dire que la copie rendue mérite bien un A.

Et un, et deux, et trois zéro...

Face à l'Albanie, je retiens trois noms : M'Vila, Nasri et Rémy.

Trois joueurs clés pour la victoire 3 à 0 contre l'Albanie (Qualifs Euro 2012)

Le premier n'a pas uniquement été impérial dans la récupération et dans la première passe. Rarement décevant sous la tunique bleue, le natif d'Amiens s'impose, à vingt-et-un ans, comme la tour de contrôle du milieu de terrain et marche sur les traces d'un Vieira à qui il ne ressemble pas. Il a surtout fait preuve d'une intelligence exemplaire : sous la menace d'une suspension pour le match décisif de mardi, Yann M'Vila a joué des épaules pendant 90 minutes sans jamais franchir la ligne jaune.

Une fois n'est pas coutume, le "petit prince" Nasri a justifié sa présence dans le onze de départ. Impressionnant sur l'action à l'origine du deuxième but, il a été utile dans la conservation du ballon et pour trouver les intervalles. Il a été ce qu'on attend de lui et ce que Malouda n'est pas malgré un CV bien épais : un leader sur le terrain - un leader technique, mais aussi physique ; et ça fait du bien.

Le troisième homme est le plus "Henryesque" des attaquants de l'Hexagone. Loïc Rémy ne compte pas parmi le gratin mondial, mais il est précieux en ce moment, à Marseille comme à Clairefontaine. Sa mobilité, ses appels de balle excentrés, son repli défensif sont des signes que le joueur est en confiance. Il gâche parfois, rate un peu, mais ne ralentit pas le jeu, ose, provoque et marque. Que demander de plus ?

Ca commence à sentir bon le bortsch

Evidemment, il y avait d'autres Bleus dans le jardin de Saint-Denis. L'un des hommes du banc n'est d'ailleurs pas passé inaperçu : le nom de Djibril Cissé a été scandé longuement dans l'enceinte du grand Stade. Il est certain qu'il n'y a pas joueur plus courageux, plus fort mentalement et plus fier de porter la virgule blanche sur le maillot - comme sur le crâne. Mais que le revenant fédère à ce point le public est une énigme, sauf à imaginer que le Français moyen rêvait à cet instant d'une bonne dose de hors-jeux, de crête punk ou d'une jambe brisée.


Le plébiscite a eu son revers malheureux : les sifflets qui se sont abattus des tribunes contre Gomis n'avaient pas lieu d'être, le Lyonnais s'étant montré intéressant et non avare d'efforts. Il fallait pourtant en sacrifier un et le peuple avait décidé que ce serait celui-là. Laurent Blanc, peut-être surpris qu'on lui force ainsi la main, n'a pas pris le risque de se mettre à dos des supporters réconciliés, mais toujours prompts à la rancune.

Parmi les titulaires, Mathieu Debuchy a incontestablement marqué des points. Tranchant, présent, rapide et accrocheur, le Lillois a déjà fait autant que Bacary Sagna en une campagne à son poste. Côté remplaçants, la rentrée de "MM" a permis de vérifier que le jeune joueur, qu'on dit en baisse de régime en ce début de saison, est encore capable d'adresser un bijou de passe décisive à destination de Réveillère, placé à gauche pour une pige inattendue et auteur d'un but très pastorien. Car, s'il n'était pas sur la pelouse hier, l'ombre de la pépite du PSG Javier Pastore a plané sur le match en donnant des idées aux buteurs du soir. Qu'ils copient l'artiste ne me gêne évidemment pas. Attention toutefois, au moment de passer la douane polonaise, à ne pas emmener l'Argentin dans leurs valises, mais seulement le DVD de ses exploits ; trop de talent chez les Bleus, ça finirait par se voir...

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