jeudi 22 mars 2012

Sublime-inal Barça

A la lecture d'un article insolite, je me souviens assez imparfaitement du conseil prodigué par Machiavel aux gens de pouvoir : il y a deux façons de traiter les individus, disait-il, les corrompre ou les occire (Le Prince, 1532). Par corruption, entendez pollution de l'esprit, manipulation savante et confusion chèrement entretenue à coups de sols, d'agnels ou d'écus blancs, maintenant d'euros ou de dollars, sinon à force de rumeurs colportées et la plupart du temps inventées. Pour achever d'instiller le doute, le célèbre théoricien italien aurait sans doute préconisé de recourir à une arme implacable s'il l'avait connue (elle n'a été "théorisée" qu'à la fin du 18e siècle) : la théorie du complot, bien confortable pour réécrire l'Histoire ou se refaire une virginité.

La parenthèse est refermée, et j'invite les lecteurs d'OS à la découverte d'une perle, une annonce si caricaturale qu'on la qualifierait sans hésiter de canular grotesque. Ce que rapporte l'ancien journaliste du New York Times, fan de notre soccer et spécialiste de la région persique, semble pourtant bien réel : James M. Dorsey a révélé sur son blog l'incroyable entreprise de la chaîne de désinformation syrienne Al Dunya, qui tente de corrompre ceux que le gouvernement de Bashar al-Assad ne peut occire, faute d'être à la portée de tir de ses snipers.


Figurons-nous que le FC Barcelone ourdirait une odieuse conspiration contre le régime de Damas... Le club catalan mettrait en effet sa science du football au service des rebelles. Des messages codés à destination du front de libération ont été "interceptés" par des experts syriens qui ont découvert que la tactique ainsi que les déplacements des joueurs catalans correspondaient point pour point, trait pour trait, au tracé de la carte de la Syrie et aux voies à emprunter pour la fourniture d'armes aux rebelles...

Là où il y a du pouvoir, il n'y a jamais de coïncidence. Moi qui ai toujours eu un regard suspicieux à l'endroit de toutes les formes de pouvoir, en particulier le monopolistique, l'idée ne me paraît pas totalement aberrante : une telle domination sans partage du monde est après tout bien anormale ; ça cache bien quelque chose, non ?

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