jeudi 1 mars 2012

L'art et la Mannschaft

La victoire des Bleus, hier, à Brème, mérite bien un nouveau billet pour vous dire mon plaisir et, aussi, pour répondre à la plus fidèle, aimante et aimée lectrice d'OS.

Une éternité - et c'est long

J'ai eu le sourire et je n'ai pas dévié mon regard du poste de télé. Je suis resté concentré jusqu'au bout, hormis, je le confesse, lorsque je me suis demandé si la règle selon laquelle les joueurs devaient arborer, les uns une couleur foncée, les autres une couleur claire, afin de les rendre parfaitement distincts aux yeux des téléspectateurs qui suivaient leurs exploits sur des écrans en noir en blanc, avait réellement existé ; il n'y a pas de sotte question, si ?...

Il y a bien longtemps que je n'avais pas passé une aussi bonne soirée en regardant un match de l'équipe de France. Pourtant, le caractère amical de la rencontre, ajouté à la qualité de l'adversaire, ne présageait rien de bon. Mais on a le droit, et peut-être parfois, aussi, le devoir de se tromper.

Le bisou de Giroud au passeur, Debuchy, après le premier but 

Mon esprit chagrin pourrait toujours chercher dans les absences, nombreuses côté allemand, quelque raison de ne pas bomber le torse. Mais même tout le mal que je pense d'un Ribéry, Valbuena, Rami ou Abidal n'arriverait pas à faire pencher la balance du côté du ronchonnement. Ne boudons pas notre plaisir ; non, bravo messieurs : vous m'avez redonné envie, et même un peu d'espoir pour la suite - quel luxe ! Comme si la France avait attendu de renaître depuis 2006 et que cette rencontre marquait le début d'une nouvelle histoire.

A nous l'Europe !

Bon. Faudrait voir à ne pas trop s'enthousiasmer non plus, il ne s'agissait pas du match du siècle. Mais il y a une éternité, vraiment, que les ballons de contre n'avaient pas été joués à quatre joueurs disponibles, giclant vers l'avant pour proposer une solution à un porteur de ballon qui n'avait que l'embarras du choix. De la présence devant, de la vitesse et du pressing, sans doute pas en permanence puisque la première mi-temps aura été plus laborieuse. Mais une belle maîtrise collective, à défaut d'être parfaitement maîtrisée sur le plan technique à quelques exceptions près. A des milliers d'années-lumière des Bleus version Domenech.

Si la performance n'est pas individuelle, il faut isoler la prestation de Debuchy, Giroud - certains hurleront, mais il me fait penser à Guivarch, en plus fin et nettement plus efficace en mode international - et Lloris. Un bon point également pour Nasri, qui aura finalement mis la marche avant en seconde période, Valbuena incisif malgré son lot habituel de déchet et de théâtre, et Ménez, qui aura transpercé la défense contre une flopée de petits coups.

Mon petit doigt me dit que l'esprit - sain - de concurrence et la nécessité de marquer des points ont dopé les uns et les autres. Reste à savoir si les rentrées de Benzema et de Rémy, incontournables devant, ne vont pas perturber cet équilibre presque parfait trouvé hier soir.

2 commentaires:

  1. c'est vrai : beau match ; d'accord pour le théâtre de Valbuena, l'absence de Ribéry et d'Abidal seul Rami peut-être...mais bonne organisation du jeu, enfin une attaque qui en est une ! pourvu que cela dure !
    HH

    RépondreSupprimer
  2. En réalité, si j'ai la dent un peu dure contre Abidal et Rami, je devrais être un peu moins mordant vis-à-vis de ces deux-là : depuis son opération (non, pas celle des amygdales...), et les années défilant, le Barcelonais a commencé à compenser son physique déclinant par un placement moins approximatif. Il me semble avoir mis un peu plus de prudence dans son jeu. On n'est certes pas à l'abri d'une maladresse ou d'une errance, mais j'ai moins de sueurs froides !
    Rami, mercredi, a été bon, je dois le reconnaître. Mais j'attends de voir s'il est capable d'enchaîner dix bonnes prestations de suite en équipe nationale : c'est le vrai et seul critère qui fait de vous - ou non - un "taulier" en défense...

    RépondreSupprimer